Le masque de la douleur

[ Alors qu'hôtes et invités se mélangent, mille murmures et autres gloussements au dessus de leur tête, dans une ambiance aussi perverse et pourtant chic.. fidèle à la race des elfes. Une ombre se déplace rapidement, longeant les murs, prenant toutes les précautions nécessaires. Malgré une taille similaire au reste de la foule, quelques différences se font remarquer à ceux qui ont l'oeil expert, comme la carrure légèrement plus développée mais surtout la démarche, plus gauche, plus directe, moins esthétique. C'est sans prévenir qu'une fois arrivé à distance de sécurité, l'entité arrête son mouvement, touche ses fourreaux d'ou une lumière violâtre se dégage, comme pour se donner de l'assurance et prend la parole.

L'être qui commence à vous parler est vêtu d'une tunique apparentée à l'ancienne aristocratie humaine, des bottes cirées, des gants de cuirs et un masque rouge qui fut à une époque oublié, le symbole d'un fléau innomable à quelconque aventurier prenant les routes du Mont Rochenoire sans une cohorte armée pour le protéger. ]

Dames Sin'doreis, Messires.. [la voix s'élève d'un étrange gadget attaché à la ceinture de l'orateur, probablement un traducteur de fabrication gnome]
Je ne peux venir à vous en me prétendant pacifiste, je ne viens pas pour bavasser d'un monde meilleur en votre compagnie.
Non, je viens pour parler de guerre, de meurtres, d'assassinats, d'escarmouche et des maux qui s'en suivent, car tel est mon métier et notre art pour les quelques survivants de la Grande Epoque.
Permettez que je me présente.. Errant sur le front et dans la ville d'Hurlevent, je ne pense pas que mon nom soit parvenu jusqu'à vous. Je suis le Baron Renaud Von Zhön, ancien noble humain, déshérité de mon titre et de mes possessions lorsque le Fléau frappa les régions humaines les plus reculées.
Il y a de ça quelques mois, j'ai souhaité hmm.. nettoyer la vérole d'Hurlevent, cette puanteur qui trafique dans notre dos à tous, vous comme moi, ceux qui discréditent tout au nom de la noblesse, la pureté du sang humain et le venin de la Horde et de ses alliés.

Je ne viens pas à vous pour pleurer sur mon sort, mais pour savoir quel serait votre prix si je dois recruter quelques renforts dans une nouvelle guerre.
Je souhaite commencer mon oeuvre dans l'Alliance car c'est ce que je connais le mieux, mais la dératisation mérite d'être accomplie partout.

Alors, mercenaires Sin Delore, êtes vous de ces piques-assiettes ou bien comme les murmures le prétendent de l'autre coté des montagnes, quelques valeureux assassins à l'âge assez mur pour avoir connu une époque qui manque aux pratiquants de notre art ?

[L'assassin caresse doucement le manche de ses armes, contemplant l'assemblée ou les réactions se font de façons diverses]

< Tynúviel se met soudainement à planer... le sourire en coin et les yeux plissés regardant l'humain puis Drellian >

[après un instant de flottement, Zhön lache son fourreau et tend la main de l'elfe jusqu'à la serrer]

Ma machine le traduit à merveille..
Je suppose que tu es Seigneur en ces lieux, ça tombe bien.
Tes soupçons me ramènent à croire que tu n'as pas compris l'intégralité de mes mots, cela importe peu. Mon temps est précieux et je ne vais pas le perdre à égorger quelques traînées innocentes, quoi qu'entre nous.. qui peut prétendre à l'innocence...

Vous aurez l'or requis pour votre ouvrage.

[Le vieil homme au visage toujours masqué se présente, quelques jours plus tard. Cette fois sans vouloir se cacher. A l'entrée de la pièce, l'humain dévisage les quelques elfes présents et se dirige droit vers Drellian]

J'ai du nouveau pour le Seigneur des Lieux.. De quoi vous amuser, vous et le reste de la Horde.
Hurlevent, cité majeure de l'Alliance est actuellement en pleine crise. En effet, en une journée et une nuit, elle a déjà connue deux coups d'états. L'armée s'est soulevé contre le premier gouvernement... Et lorsque le deuxième gouverneur a voulu prendre place, l'armée, manipulée par une Ecarlate l'a renversé à nouveau.
Vous imaginez ce que cela indique. La ville la plus puissante après Orgrimmar sous contrôle écarlate.

[Zhön attend quelques instants, jugeant la réaction de son auditoire]

Je me suis promis de ne plus faire de politique, mais il existe au sein de la ville un mouvement grossièrement appelé, la pègre.. Je pense qu'ils seraient intéressés par vos propositions. Donnez moi vos tarifs pour une tête et je transmettrai l'information.

Et bien, pour une telle somme j'en conclue qu'il s'agit d'un luxe dans votre culture hordar.
Je doute que vos commanditaires pourront verser tant d'or, sachant qu'il y aura probablement plus d'une tête.
Toutefois, je vais transmettre vos tarifs, nous verrons ce qu'il en est. Essayez de les réduire de votre coté, je n'ai pas besoin de signaler que si la résistance échoue, alors ce problème deviendra vite le votre et non celui des hommes. Les Ecarlates ne laisseront pas votre ville épargnée.

[Le voleur rebrousse chemin, d'une démarche fatiguée, puis s'arrête le temps d'une dernière parole]

J'ai presque oublié.. Le Triumvirat rouvre ses portes après quatre mois de silence. Si vous avez une jeune recrue qui présente des dons pour l'art de l'assassinat, envoyez la moi. Je lui offrirai un enseignement à la guerre digne de la Grande Epoque.